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Depuis fin janvier, Isabelle Serre œuvre sur le département dans le cadre de sa profession de médiateur. Considérée comme une alternative au tribunal, la médiation est possible dans de nombreux domaines.
C’est une profession encore méconnue en France. Très sollicités dans les pays anglo-saxons, les médiateurs dits généralistes n’en sont encore qu’à leurs prémices en termes professionnels sur le territoire français. Pourtant, en solliciter un permet d’éviter une certaine lenteur dans le traitement de conflits très spécifiques.
Considérée comme une alternative à la conciliation ou à un procès, la médiation permet de résoudre, entre autres, les problèmes de voisinage mais aussi des conflits dans le milieu professionnel, familial ou bien encore successoral. La médiation peut également être sollicitée dans certains différends dans le cadre scolaire.
Dans les Vosges, un seul médiateur est actuellement sur la brèche, et ce, depuis fin janvier de cette année, afin de répondre à ces diverses problématiques.
Il s’agit d’Isabelle Serre.
Basée sur Epinal et titulaire d’un diplôme reconnu par l’Etat, elle nous explique les qualités nécessaires pour devenir médiateur : « Il faut avant tout faire preuve de neutralité et d’impartialité. Notre travail doit également se faire en toute confidentialité », affirme Isabelle Serre qui explique par la suite comment on en arrive à solliciter un médiateur. « Dans le cadre d’un conflit, j’interviens en tant que tierce personne afin de mettre en relation les deux parties concernées. Je leur explique ce qu’est une médiation, j’analyse ce qui pourrait faire obstacle à une éventuelle rencontre et je les invite ensuite à se retrouver autour d’une table afin de discuter », déclare la Spinalienne qui souligne l’importance d’une démarche volontaire de toutes les personnes impliquées. Sans quoi, la médiation est irréalisable.
Quand au résultat final, qu’il soit positif ou non, il est avant tout le fruit de plusieurs étapes franchies au gré de l’évolution des positions de chacun : « Les gens arrivent très souvent avec une certaine souffrance. Généralement, chaque partie pense avoir raison. C’est l’autre qui a automatiquement tort. L’objectif est donc de faire entendre sa vérité à l’autre. Le médiateur est là pour accompagner chaque personne dans ses réflexions ».
En d’autres termes, le résultat final dépend essentiellement de la volonté de chacun. Le médiateur, lui, doit donc amener les intéressés à trouver une solution équilibrée et acceptable pour chacun.
De multiples natures de conflits pour la médiation et dans le quotidien actuel, autant dire que les problématiques sont pléthores. Ainsi, dans le cadre professionnel, un médiateur peut intervenir pour résoudre des tensions internes au sein d’un même service, sans oublier les différends clients fournisseurs.
Concernant les problèmes de voisinage, les sources de conflits semblent intarissables : souci de copropriété ou de muret, bruits, places de parking, odeurs…. « Dans ce style d’affaire, les gens se « pourrissent » très souvent en début de séance » affirme Isabelle Serre qui rebondit par la suite sur un autre thème très compliqué : l’explosion des divorces et tous les conflits qui en découlent. Mode de garde d’enfants, pensions alimentaire, non-présentation d’enfants…. Là encore, le médiateur peut être une solution plus rapide eu égard aux tribunaux surchargés par ces conflits.
Concernant le milieu scolaire, Isabelle Serre ne cache pas son envie de collaborer avec des écoles et des collèges vosgiens, notamment dans le cadre de la formation d’enfants susceptibles de devenir des apprentis médiateurs. « Il y a déjà des établissements en France qui travaillent dans ce sens avec certains de mes collègues. Ces jeunes apprentis médiateurs peuvent, par exemple, intervenir lorsqu’il y a des faits avérés de violence ou de harcèlement ».
En attendant de futurs partenariats, notre médiateur vosgien a déjà mis en place une collaboration étroite avec l’école primaire de Chantraine et plus précisément des élèves de CM1-CM2, dans le cadre du plan éducatif local. L’objectif ? Faire comprendre à ces jeunes, l’importance de la médiation dans l’optique du « mieux vivre ensemble » et de la résolution des conflits.
Bref, la médiation version française n’en est peut-être qu’à ses balbutiements mais au regard de ses domaines d’intervention, elle semble promise à un développement très rapide.
Sergio DE GOUVEIA
Vosges Matin, 06 mai